« Je t'avais dit, de ne pas avoir confiance en Hollywood.

» Je t'avais dit, de ne pas avoir confiance en Hollywood.
LOST IN HOLLYWOOD - SYSTEM OF A DOWN.

« Je ne suis jamais passée par ici, mais j'ai pourtant l'impression de connaitre cet endroit. Je le savais, je suis folle, complètement folle. Je suis au sommet d'une espèce de AAAHHH !! ... oui, j'avais oublié qu'à chaque montagne, sa falaise. C'est fou comme c'est étrange, ici. Et quelle est cette drôle d'odeur ?? Consuela me manque tant. Cette endroit est vraiment désert, je n'avais jamais vu ça. Mais comme c'est beau. Là, je tourne en rond. Où suis-je ?? Pourquoi suis-je seule, pourquoi personne ne m'aide ??? Je suis pourtant jolie. Un jour, je rencontrerais mon Prince. C'est décidé, quand je serais grande, j'épouserais un beau brun ... Heu, un bel étalon. Où avais-je donc la tête ?? »

La neige, c'est beau à la télé, en photo, en peinture, en dessin, de loin ou sur des skis. Mais quand on est une jument perdue, seule, qu'on a froid, c'est moins drôle. Loin du décor paradisiaque de l'île exotique où a eut lieu la rencontre entre Consuela et Rembrandt, le froid de Bolivie et le vide du Sahara au sommet d'une montagne pittoresque ; L'À-PIC DU NORD.

Je détestais devoir la laisser seule néanmoins je savais que cela s'avérait nécessaire. Angy, tout comme moi, était une solitaire, une âme recluse perdu dans un monde qui l'avait énormément blessé. Autrement dit, tout deux avions besoin de nos heures de solitudes, de nos instants de recueillements . Cependant, je n'aurais jamais songé qu'une séparation même de courte durée puisse être aussi pénible à vivre.
D'une nature sauvage, je n'avais jamais eu besoin de personne pour survivre, n'ayant aucune attache ma vie de solitaire fut remplit par le chant du vent et la compagnie silencieuse de quelques animaux tel les biches avec qui il m'arriva de partager un repas. Quoi qu'il en soit, je n'avais jamais souffert d'une séparation et c'est sans doute pour cela que nous, nous étions fortement criés dessus avant de partir chacun de notre côté. Là était notre principal problème. Nous étions trop semblable et si cela pouvait faire notre force et contribuer à l'alliance parfaite de nos deux âmes ça pouvait aussi nous détruire. Soupirant, je prenais un petit trot soutenu et décidais d'oublier un instant mon humaine.
Cela ne fonctionna hélas que trop peu et j'eus beau clore mon esprit, vider mes pensées, Angy demeurait à la frontière de ma conscience, telle une silhouette floue il me semblait pour la voir, la toucher, la sentir, lui parler... Rageant contre ma faiblesse, je prenais soudainement le galop et accélérais brutalement la cadence. Cherchant à retrouver mes sensations de liberté j'accélérais encore jusqu'au moment où je n'eus plus que le bourdonnement du vent dans mes oreilles comme unique distraction. Je me concentrais alors sur ce chant, en captais les subtilités, les nuances et fini par filer avec lui. Me laissant porter je parvenais enfin à effacer pour un temps ma moitié recouvrant toutes ces sensations uniques que je croyais avoir perdu. En un instant je redevins l'étalon que j'eus toujours été, fils de la terre et du ciel, éternel errant sans loi ni attache, être de la nature vivant et se mouvant avec elle, vivant et vibrant avec elle.

Je ne sais combien de temps je galopais ainsi. Quoi qu'il en soit lorsque j'accordais enfin une pose à mon corps j'étais loin, très loin de ce monde aussi magnifique soit-il. Reprenant ma respiration, je mis un certain temps avant de reprendre conscience du lieu où je me trouvais. Un instant désorienté je tournais vivement la tête cherchant des yeux celle qui durant plusieurs minutes j'avais chassé de mon esprit. Tout me revins alors, notre prise de tête, mon désir de tout oublié, ma folle cavalcade et mon désir ardent de recouvrer la sensation d'une liberté que je trouvais moindre depuis que je souffrais de son absence.
Soupirant je levais les yeux et sursautais en apercevant l'incroyable montagne qui se dressait devant moi. Secouant ma crinière onduleuse j'insultais ma propre bêtise avant de me mettre en route. Je devais marcher, ne pas m'arrêter et de profiter de chaque instant avant de rejoindre celle dont j'avais à présent follement besoin. Empruntant un chemin serpentant le long de la montagne je fini par avoir un choix à faire. Deux chemins différents s'offrait à moi. Un plus court mais qui promettait d'être ardu et l'autre plus long mais sans doute plus tranquille.
Hésitant quelques secondes, je fini par prendre le chemin le plus court cependant, j'eus très rapidement envie de faire mi-tour. En effet, l'escalade s'avérait beaucoup plus ardu que je ne l'aurais pensé et la pente ce trouvait être extrêmement pentu si bien que chaque mètre de progression était un combat. Puisant dans chacune de mes forces je remerciais les circonstances qui faisaient qu'aujourd'hui, Angy ne m'accompagnait pas et continuais ma progression en prenant garde au endroit où je mettais les pattes.

Une bise glaciale fini bientôt par se lever apportant avec elle une odeur féminine, douce et sucrée. L'odeur d'une jument seule puisque je ne percevais pas l'odeur de son lié.
Haussant les sourcils j'accélérais ma progression en passant par les chemins les moins difficiles techniquement mais les plus douloureux de par leurs nombreuses roches pointus.

M'arrêtant instant je levais les yeux et aperçu au loin une silhouette blanche à l'apparence frêle pour ne pas dire fragile. Intriguée par la présence d'un cheval sans son lié, je m'avançais calmement, la tête basse dans une posture qui ne montrait aucune agressivité ou tentation de dominance envers l'inconnue...