Un jour cela commença. [Libre]

Un jour cela commença...

Rolan & Holly
[Libre.]

Deux ombres s’avançaient lentement entre les arbres de la forêt. La première était équine, grande et paraissait étrangement musclée. La seconde, perchée sur son dos, était humaine et sa longue chevelure rousse était par moment soulevée par la brise légère qui s’engouffrait dans la forêt. La jeune femme portait joliment le prénom d’Holly. Quant au cheval blanc, il était affublé du nom de Rolan.
Leur pas était à peine audible, le choc des sabots de l’étalon étant amortis par la terre meuble de la forêt.

Holly, était, comme à son habitude, plongée dans ses pensées. Elle songeait au fait que Rolan soit la plus belle chose qui lui était arrivée, qu’à présent elle avait ce sentiment étrange de vivre chaque minute avec un plaisir qu’elle n’essayait même pas de dissimuler. Puis, ses pensées dérivèrent. Elle rêvait tranquillement, s’accrochant fermement aux crins blancs de Rolan, se laissant bercer doucement par le pas allongé de l’étalon.
Le paysage défilait, étrangement calme. Le silence régnait, maître de la situation. Elle aimait cela, oui, Holly préférait entendre, ou plutôt écouter le silence. Il était rassurant, lui prouvant qu’elle était seule. Oh, il y avait Rolan avec elle. Mais Rolan, c’était plutôt une part d’elle-même.

L’étalon blanc, lui, marchait sans même s’en rendre compte. Il avançait, ses sabots réglés comme un métronome. Cela faisait environ trois quarts d’heures qu’ils étaient entrés dans la forêt. Rolan avait suivit les instructions d’Holly. Un sentiment de quiétude également l’avait envahit et chaque fois qu’il était aux côtés de la jeune femme rousse, il se sentait entier. Chaque séparation lui était difficile. Autant dire qu’ils étaient exactement pareil, l’un comme l’autre. Taciturnes, peu faciles à approcher, silencieux, timides et réfléchis. Entre eux, les mots étaient parfois inutiles. Ils pensaient en général la même chose au même moment. Etrange, non ?
Holly scruta le paysage plus en détail. Puis, soudain, elle fut tirée de ses pensées par un bruit à sa gauche, un bruit de feuillages. Rolan aussi, l’entendit et ce fut ce pourquoi il s’arrêtait, oreilles dressées vers le buisson.

« Rolan ? Demanda la jeune femme d’une voix calme. »

La voix de son compagnon s’immisça dans son esprit, calme elle aussi mais légèrement effrayée :

« Je ne sais pas mon Elue. C’est difficile de savoir ce que c’est.

- C’est étrange, j’ai la sensation d’être observée. As-tu aussi cette impression ?

- Oui, et cela m’inquiète. Partons. Je te conseille de t’accrocher… »

Et, avant qu’elle ait pu ajouter un mot, l’étalon blanc démarra au galop, sa queue fouettant violement l’air. Ses sabots tambourinaient sur le sol, avec un bruit étouffé. Rolan galopa sur le sentier, puis décida soudain d’en sortir, prenant vers la droite et coupant à travers les arbres.
Holly, se tenait fermement à la crinière, son bassin suivant automatiquement le mouvement régulier de son cheval. Elle se baissait par moment, évitant une branche d’arbre, ou suivait le saut de l’étalon lorsqu’ils franchissaient un petit tronc ou un fossé.

Soudain, la sensation d’être observé cessa. Alors, Rolan se remit au pas. Holly, quant à elle, respirait péniblement. Cet endroit était si étrange.

« Crois-tu que nous sommes à l’abri du danger ? Demanda-t-elle par l’esprit.

- Oui, du moins, je le pense, répondit l’étalon calmement. »

Il paraissait un peu essoufflé par leur course, mais rien de plus. Le puissant étalon dressa les oreilles et continua doucement :

« Dans quelle direction allons-nous, mon Elue ?

- Je ne sais pas… Par où veux-tu aller ?

- Allons alors à gauche. La forêt semble s’éclaircir un peu… »

Puis, il prit le pas, s’engageant vers la gauche, comme convenu. Holly laissait son cheval libre. Elle savait que sa décision serait la bonne. De toute façon, elle avait eu envie d’aller elle aussi à gauche.

Combien de temps marchèrent-ils dans la forêt ? Eux-mêmes ne le savaient pas. Par moment, l’un des deux rompait le silence en posant une question ou en déclarant une phrase quelconque sur la beauté de la nature. Mais, globalement, ce voyage fut silencieux, ce qui leur convint bien à tous les deux. Ils finirent tout de même par atteindre un endroit.
Rolan stoppa devant un immense arbre. Holly leva les yeux vers le sommet des branches de cet arbre. Il semblait si grand.

« Qu’est-ce, demanda la jeune femme plutôt intriguée.

- A dire vraie, je ne sais pas. Mais, je suis fatigué, si on se reposait un peu ?

- Excellente idée, répondit Holly, ravie de pouvoir descendre un peu du dos de sa monture. »

La jeune femme se laissa glisser à terre et caressa affectueusement l’encolure douce de son étalon. Rolan lui souffla délicatement dans le cou et s’immisça dans son esprit avec un petit rire joyeux. Holly, s’étant retournée vers l’arbre, s’approcha de ce dernier et choisit de s’asseoir par terre, dans l’herbe. Rolan resta debout et commença à brouter. Ils reprirent leu activité favorite : rêver…

» * Une monte libre. [Libre]
» Yankee [M] — libre
» Pause-déjeuner [Libre]
» A la découverte de soi-même [Libre]
» Bella Licentia [F] — libre