Un bel endroit, pour une belle rencontre. [Lana.]

Un galop fougeux.
Tel un torrent impétueux.
La chevelure désordonée du cavalier au vent,
Inconscient du temps...

Mon ancienne vie ne me manque pas,
Je ne sais pas vraiment pourquoi.
J'ai l'impression qu'il n'y a qu'elle & moi,
Dans ce monde où je ne sais où me mènent mes pas...

La mélodie cadancé,
D'un galop majestueux.
La vitesse tant aimée,
Par ce duo de feu...

» Dans une course éffrénée, les deux fougeux s'amusent, l'un riant, l'autre hénissant. D'un galop rapide et mesuré, le decor passe devant leur yeux brillant sans grande importance. Tout cela n'a plus vraiment de sens. Une vie de folie, d'amour et de rire. Se complétant parfaitement, vivant comme bon leur semble, au grès du vent. Tout cela n'a pas de sens et pourtant c'est réel...

La forêt qui s'étend laisse place a l'océan, avec pour rivage, un jardin de galets. Les sabots d'Aqua', claquant contre les petits rochers, se mélant a sa respiration mesurée. Je ris aux éclats, en m'agripant a la crinère de la noiraude. Elle acceuille mon rire par des hennissement, en me lancant des regards joyeux. Puis je me penche contre elle, en avant.

« Doucement ma belle... »

Dis-je d'une voie douce et presque murmuré a ses oreilles. Elle ne pris pas la peine de me repondre, essouflée. Elle passa doucement au trot puis au pas, avant de se coucher lentement au bord de l'eau, laissant celle-ci la refroidir après tant d'effort. Je decendis délicatement, me laissant glisser contre elle. Je m'étale sur le dos, contre les rocher. Auprès de ma liée, dans un bonheur des plus complets. Essouflé moi aussi alors que l'effort a été accomplie par la jument a mes côtés. Essouflé par tant de vitesse et tant de sensations, le coeur encore battant, la respiration un peu folle et le regard brillant...

« Ce sol là ne vaut pas un matelas n'est-ce pas ? dit-elle.

- C'est sur, mais du matelas à toi, je te préfère toi quand même. »

Lui dis-je avec un clin d'oeil. Elle pris la remarque avec un sourire en coin. Le même que celui que j'offrais souvent dont seul moi avait le secret. Un sourire qui pouvait dire beaucoup de chose lorsque l'on sait observer... Elle étais vraiment unique et j'étais bien heureux de l'avoir trouvée, ma moitiée, ma liée... Aquarelle et moi, ne seriont jamais séparés, même par le temps et la distance. Qu'importe ce que pense les autres, nous surmonterons toujours du mieu que nous le pourons, non ? Elle renacla, comme pour affirmé mes pensées. Je souris et me concentra sur l'horizon attendant que la belle reprenne ses forces. Déjà, elle n'était plus essouflée. Je flanais doucement son encoulure, sans m'arréter. Recommencant encore et encore. Mes doigts glissaient littéralement contre sa robe soyeuse...

Faut pas qu'on s'attache,
Et qu'on s'empoisonne.
Avec une flèche,
Qui nous illusionne...

Faut pas qu'on s'attache,
Et qu'on s'emprisonne.
Mais rien empêche,
Que l'on s'abandonne...

Elle m'a empoisonné de son venin.
Emprisonné par des liens,

A elle, je me suis attaché.
Alors je m'abandonne, en l'être aimé...

" Eh Dec', attend-moi, j'arrive pas à courir sur les galets ! "
" Eh eh... "
" Enlève-moi ce petit sourire là ! "
" Bon allez, monte ! "

J

» Aquarelle avait fermés les yeux et ses crincs virevoltaient gracieusement au grès du vent. Personellement, j'avais croisé mes bras derrière ma tête et me posais contre la croupe de la noiraude. Soudain, elle releva la tête, oreilles en arrière, en poussant un henissement a peine audible. Elle se releva brusquement et se placa devant moi. A la base posé contre elle, je me rertouve la tête contre les cailloux.

« Aie ! Aquarelle tu aurait pu faire...

- Chut ! »

Me dit-elle en me coupant. Je regarda dans la direction de son regard et bientot j'entendis le bruit famillier de sabot. Un couple, une cavalière plutôt jeune et un étalon noir, qui fusaient devant nous. Il ne nous avait pas vu, ni même senti. Les voir ainsi, me rechauffais le coeur, l'embrasais et il ne suffit que d'un regard a ma compagne pour qu'elle acquiesce. Je montais en trombe sur elle, une jambe, elle avait deja lancé son galop, l'autre jambe, elle courbait légerment la tête, j'agrippais enfin mes mains a ses crins et Aquarelle augmentait ses foulées. Les sabots toujours plus hauts, toujours plus loin. Rapidement nous fûmes a hauteur de la cavalière. Aquarelle ralenti sa cadance a celle de l'étalon, son regard planté doit devant.

« Bonjour... »

Dis-je simplement. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple. Ah c'est le contraire ? Tant pis. Je posais mon regard su son étalon avant de glisser mes yeux de son encolure a sa cavalière. Etaient-ils comme nous ? Je souris a la demoiselle, puis flanais tendrement l'encolure de la jument noire. Son depart poussée l'avait sans doute encore un peu fatiguée malgrès qu'elle est légèrement récupéré. Pourtant elle ne laissais pas l'étalon la dépasser d'un millimètre, restant pile a son côté. Elle renacla et remonta la tête, haute et fière.

« Frimeuse !

- Pas du tout ! »

Ria-t-elle. Je souris de plus belle, la laissant gagner cette fois-ci. Elle accompagna cette pensée d'un henissement triomphant. Je ris cette fois-ci. J'avais presque oublié nos voisins. Me retournant vers eux, j'attendis impatiament leur réponse, qu'elle qu'elle fut. Mais se serait bien quant même de se faire des amis. Aquarelle, posa un regard compatissant et doux sur moi, puis regarda de nouveau le couple, tout comme moi...

December galopait normalement. Il levait haut ses membres gracieux. Sa crinière noire de jais se mêlait à mes longs cheveux. Mon regard d'un bleu pur était posé sur l'eau qui ondulait sous la force impériale du vent. Soudain, un mouvement attira mon attention. Une jument galopait à côté de nous, pour finir par accorder ses foulées à celles de mon lié. Je remonta mon regard de la jument d'ébène pour le poser sur son cavalier. C'était un jeune homme. Ils devaient sûrement être comme nous, comme tous qui étaient là d'ailleurs.

" Ne refais pas la même erreur Dec'. "

" Oui, ne t'en fais pas, j'ai retenu la leçon ! "

" C'est bien alors. "

" Tu crois qu'on pourrait s'en faire... des amis ? "

" J'espère Dec', j'espère... "

Le jeune homme nous salua. Mais ce n'était pas très pratique de faire les politesses en plein galop, obligés d'hurler par-dessus la force du vent pour se faire entendre. Alors, l'étalon noir me comprenant avant même que je prenne une décision, il ralentit, trottinant, pour finir par s'immobiliser complètement. Je me laissa glisser à terre, puis lança un regard amical au jeune garçon, et à sa jument.

« Bonjour ! Je suis Lana, et voici December ! »

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